ibu

Tranquille, Maintenant

 

Monir mon amour, comment puis-je te remercier?

Pas de mots entre nous,

seul le ronronnement d’un amour chaleureux,

Apaisant mon cœur, accordant mon âme.

Féline aux os délicats repose, tranquille, maintenant.

 

Monir s’en va.

Douce petite moustachue.

 

Pupilles ouvertes comme deux pleines lunes noires,

cherchant la lumière, alors que la vie de ce monde se retire.

 

Un dernier souffle, haletant,

ta dernier réponse, à ma voix, ma caresse.

Féline aux os délicats repose tranquille, maintenant.

 

Une fois de plus la mort ouvre une porte sur l’éternité,

une compréhension plus profonde entre,

accompagné d’un zéphyr céleste qui balaie les irritations insignifiantes.

 

Si l’esprit pouvait s’écarter, qu’est-ce que l’âme apercevrait?

Si mon cœur serré pouvait s’ouvrir en large

Qu’est-ce que mon âme pourrait alors lire en toi?

 

Féline aux os délicats repose, tranquille maintenant.

 

Tranquille, maintenant

Plus, le battement fébrile de ton petit cœur

si souvent senti contre ma cuisse, alors que tu nichais sur mes genoux.

 

Si vite, cela se termine, après 19 longues années,

en quelques instants, chaleur douce s’esquive,

rigidité froide s’installe.

 

Ma petite chérie aux oreilles de chauve-souris,

Bien-aimée, ta fourrure douce, tes yeux dorées.

 

Le chagrin de cette séparation fait une moquerie

des larmes que j’ai versées

pour la tristesse abstraite d’un utérus infertile.

 

Une telle paix, nous avons partagé ces longues années passées.

 

Une paix moustachue, à la fourrure douce, chaude,

sans mots pour s’accrocher ou trébucher.

 

Quel être de lumière s’était pris dans le filet physique

de ton petit corps et nage en liberté à nouveau?

 

Je ne peux pas mesurer le cadeau

que ta compagnie a été pour moi, ces 19 ans,

sauf en savourant la qualité d’amour que tu as brassée en moi.

 

Passé maintenant,

mon premier souhait, d’avoir une semaine de plus,

un jour de plus,

sachant qu’il s’agit du dernier.

 

Ton absence,

palpite toujours partout dans la maison,

mais se console,

en sachant que tu n’est plus meurtri par les malaises de la vieillesse.

 

Je voudrais demander, et je travaillerai maintenant,

pour garder la leçon de cette instant forte et fraîche.

Que son dard ne s’efface pas mais garde mon amour éveillé ;

dans l’esprit et le cœur, pendant des années à venir,

telle une lanterne aux yeux d’or et d’oreilles de chauve-souris,

illuminant mon chemin, me rappelant la paix possible,

ronronnant dans chaque instant.

 

Et pour toi, m’amie,

Que ce passage soit comme il se doit d’être, dans tous les sens;

caressé par la paix et nourrie par la grâce.

 Tranquille, maintenant;

dans la tranquillité divine

qui est si pétillante de vie

il éblouit nos perceptions humaines.

 Joie à toi.

©  Maria Blakey